Véhicules électriques : le verdissement express du gouvernement québécois

Grand moment que cette conférence de presse, en cours actuellement à Québec, qui réunit premier ministre, ministre des Ressources naturelles, de l’Environnement, grands chefs d’Hydro-Québec etc.
Tout est donc possible. Le ridicule ne tue pas.

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Le grand pays de l’hydro-électricité n’a pas tort, stratégiquement, de se lancer dans la voiture électrique. Contrairement à la France, on ne pourra pas lui reprocher de rouler grâce au nucléaire. Reste que la protection des rivières est un impératif, et qu’on veut croire que les nouveaux besoins en électricité ne vont pas justifier une débauche de barrages destructeurs de nature.

Mais l’annonce intervient après l’affaire des gaz de schiste, et avant le lancement du Plan Nord. Il est donc possible de céder littéralement l’exploitation des gaz de schiste à une industrie prédatrice et inconséquente, de justifier écologiquement ce qui ne ferait que favoriser le réchauffement de la planète (l’extraction des gaz et du pétrole) ; et d’enchaîner quelques temps plus tard (aujourd’hui) avec une annonce tonitruante sur l’éco-responsabilité du Québec, son extraordinaire temps d’avance sur le développement durable, blablabla, etc.

Je n’ai pas rêvé, j’ai bien entendu "baisse des gaz à effets de serre" dans la bouche de l’innénarable Nathalie Normandeau. Celle-là même qui a vanté à longueur de semaines l’exploitation des sous-sols et la production de nouveaux carburants, avant de se faire clouer le bec par deux rapports aussi indépendants que sérieux et tonitruants.

Ce n’est pas seulement une contradiction. C’est une incompréhension, classique chez les gouvernants, des fondements mêmes du développement durable. L’écologie, c’est la recherche d’une approche COHERENTE, GLOBALE, COMPLETE, c’est un CERCLE VERTUEUX des rapports entre l’homme et l’environnement. Ce n’est pas un pas en avant, un pas en arrière, un coup à droite, un coup à gauche, et hop.

Reste que j’adore ce Québec où un ministre dit publiquement à un journaliste : "Tu vois, grâce à ton char électrique, tu vas sauver 2000 piastres par année. Oups, excusez-moi M. le Premier ministre, j’avais oublié qu’on était en direct !"