Ce que j’ai aimé ça : trois mois durant, l’automne dernier, chaque vendredi, retrouver onze stagiaires en réinsertion et rédiger avec eux un guide touristique.
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Un guide pour décrire un bel endroit, une Voie verte, en lieu et place d’une voie ferrée abandonnée depuis la fin des années 80 - dans l’Orne. Une Voie verte qui traverse tout aussi bien de délicieux paysages percherons que des vastes étendues agricoles ou du péri-urbain avec artisanat et petites industries. Et surtout, surtout, surtout, une Voie verte qui longe, évidemment, des petites gares, désaffectées ou non, bouleversantes, qui racontent la vie d’alors, celle d’entre les deux guerres, quand il y avait de l’économie et de la vie partout, dans le moindre petit bled.
Ce "guide sensible de la Voie verte Alençon-Condé sur Huisne", sorti avec succès en juin, a été rédigé avec onze stagiaires en réinsertion, âgés de 18 à 47 ans. Certains savaient à peine écrire. D’autres avaient oublié comment se lever le matin pour aller au boulot. Certains (enfin, surtout certaines), à l’inverse, se débrouillaient comme des chefs. D’autres sont partis en cours de route. Tous ou presque étaient passionnants, touchants, paumés. On ne peut pas dire que ce stage ait été pour eux un formidable tremplin, hélas, trois fois hélas, l’efficacité de la formation professionnelle en France étant ce qu’elle est. Moi, j’ai passé des journées inoubliables, à tricoter de la complicité et des textes. C’était bien.
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