Nous m’exaspérons

Très peu Parisienne depuis la rentrée des classes, la rumeur de la capitale se glisse cependant dans ma cuisine via la TSF ; et dans ma maison en général, via les cargaisons d’amis de fin de semaine, assoiffés de calme, de vert.

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Et heureusement bien sûr, hein ; je ne prône pas l’autarcie totale, du tout, besoin de causer chiffon, journalisme, de tisser et retisser les amitiés, et tout.

Oui mais. Quand ce bruit prend la forme d’une Justine Lévy à la voix un peu cassée causant chez Pascale Clark (Inter), ça grince. Justine râle : c’est très douloureux la promotion de son troisième livre autobiographique.... C’est en fait beaucoup plus douloureux que de l’écrire...

 Mais comme je ne suis pas Milan Kundera, qu’elle susurre, je ne peux pas rester chez moi en espérant qu’il se vendra...

Sic. Quelque chose d’exaspérant ; qui fait que tu lui dis à haute voix, à Justine, tout en essayant de ranimer le poële (ben oui, ça y est, l’automne, le vrai...), donc tu lui dis eh, fille BHL, t’étais pas obligée de raconter ta vie, fille, nous, honnêtement, on s’en tamponne le coquillard...

On lui dit à Justine : pourquoi t’es là ? A remâcher ton enfance cassée-dorée ? A publier des livres ? A travailler dans l’édition ? A vivre (sans doute ?) rive gauche ? Pourquoi tu serais pas, par exemple, je sais pas moi, psychologue à la PMI de Chatêllerault, ou urbaniste à Villeurbanne (allez, à Pantin, c’est plus près), ou cadre sup chez L’Oréal, tiens, oui, pourquoi pas ? Plutôt que de souffrir, parce que la promo ranime tes blessures ?

Mon propos est un peu simplet, tant pis.

La vie ici, dans le bocage et loin du bocal, ici où ceux qui manient le troisième degré et tout un catalogue de références sont plus clairsemés, cette vie-là rend plus insupportables, plus obscènes, plus inutiles, les complaisances germanopratines, des expressions, des accents, et même certains petits signes presqu’imperceptibles de parisianisme.

Bon d’accord. Moi aussi.

Je fais quoi, là, sur ce blog, à votre avis ?
Je ne m’étale pas, peut-être ?

Là, ce matin, Justine et moi, nous m’exaspérons.


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