Il y a quelques mois, constatant avec une autre Emma le plaisir inouï que nous avions à CUEILLIR - des mûres, des pommes, des cerises - nous en avions déduit que notre satisfaction était reliée à la dimension archaïque, inscrite dans je ne sais quel secteur paléolithique de notre inconscient, de la CUEILLETTE.
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Donc ce plaisir-là. Marcher panier en main. S’arrêter tous les 50 centimètres et se déchirer T-shirt et mollets pour attraper les plus grosses, les plus hautes, les plus sucrées. A chaque mûre, se demander si un renard a pu pisser dessus, rapport à la leptospirose. Ne pas parler. Eprouver un sentiment d’urgence, de nécessité absolue, comme si placards et frigo étaient vides, comme si notre survie en dépendait. Tout le temps, évaluer la masse noire et tendre au fond du panier. Rentrer triomphalement, présenter la cueillette à la maisonnée, rincer et jeter les mûres dans un fait-tout, observer leur délitement et s’enivrer de l’odeur de la cuisson. L’extase, ni plus, ni moins.
Mais cette année ! Frustration suprême. Trop de boulot. Une petite heure de cueillette en tout et pour tout depuis début septembre. Un pot et demi de confitures, un petit saladier de compote de pommes.
Lamentable.
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