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Vous pensez que les diplômés des grandes écoles vivent dans une sorte de paradis professionnel, où le chômage n’existe pas et où le pouvoir d’achat progresse de 5 % par an ? Eh bien… vous avez raison.
Pourtant, le système des grandes écoles françaises ne vacille plus, il tangue. Jamais ses grands fondements n’ont été à ce point remis en cause. Jamais ses acteurs n’ont été à ce point ébranlés par le doute. Position médiocre dans les classements internationaux, faiblesse de la recherche, inadaptation d’un recrutement hyper élitiste : ces établissements savent qu’il y a urgence à se réformer.
Étudiants, parents et psychologues dénoncent les effets pervers de la compétition à tout prix. Directeurs d’écoles, professeurs et employeurs prennent enfin conscience qu’il est temps de contrer l’ahurissante reproduction sociale. À force de recruter les mêmes profils, le capitalisme hexagonal perd en effet en diversité sociale comme en efficacité économique.
Le constat est paradoxal : l’excellence à la française nuit finalement à la santé économique du pays. Un exemple ? Parmi les jeunes créateurs d’entreprise, les diplômés des grandes écoles sont très minoritaires alors qu’ils sont pourtant les mieux armés pour réussir.
Faut-il en déduire que la formation frileuse de nos élites a définitivement vécu ? Dans un pays où la quasi-totalité des dirigeants des grandes entreprises, des hauts fonctionnaires et des hommes politiques sortent d’une grande école, ces questions sont étrangement absentes du débat public.
Une enquête riche et stimulante sur les lieux d’apprentissage des hommes et des femmes de pouvoir, dans un monde jusque-là fermé et hautain. Bienvenue dans la petite France des grandes écoles.
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