J’en vois venir que ce titre pourrait affoler, pas de bol les gars, il ne s’agit point de sado-masochisme (encore que).
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L’agitée du bocage, bien que très concernée par sa cambrousse (et d’ailleurs, quelqu’un a-t-il la recette pour soigner une tige de tomates-cerise aux deux tiers sectionnée par une manip indélicate ?) n’en est pas moins restée branchée sur son ancienne spécialité journalistique, l’éducation.
Je me suis jetée, façon Pavlov, sur une page du Monde daté du 8 septembre consacrée au possible manque d’esprit de compétition des filles des grandes écoles, qui sont meilleures que les garçons avant le concours, après le concours, mais pas pendant.
Sans compter qu’une de mes idoles est interviewée pour commenter l’étude, le sociologue de l’éducation Christian Baudelot, c’était inratable, et voilà que je me mets en retard pour mon boulot programmé cet après-midi, tant pis.
Or donc. Pour résumer. Il s’agit du concours HEC. Autant de candidates que de candidats ou presque ; les candidates ont eu de meilleures notes au bac et sont plus nombreuses a être issues des "meilleures" prépas ; mais au concours, moins de réussite chez les filles que chez les garçons (45,92%). Après, celles qui ont intégré l’école sont plus performantes que leurs pairs mâles, dès la première année.
Conclusion : les femmes sont moins à l’aise dans la compétition. Bien que réservés sur le fait que le concours HEC soit le bon objet d’études sur le phénomène, Baudelot et son copain Establet confirment "la moindre confiance en soi des filles" et l’associent illico à l’éducation dans la famille, encore tradi, qui les maintient dans une position de femmes d’intérieur peu portées sur la "niaque". Le pire est à venir : "La mixité s’est imposée partout, qu’ils disent, Baudelot-Establet. D’où le sentiment d’injustice induit par le fait que les énormes progrès scolaires des filles n’ont pas débouché sur une amélioration proportionnelle de leur statut professionnel et familial."
Une chercheuse british, Alison Booth, a remarqué pour sa part que les filles issues d’ écoles non-mixtes ont bien plus d’esprit de compétition que celles qui sortent d’établissements mixtes. Frisson.
Que dire ? Que oui, nous sommes au moins quelques-unes à observer, chez nous, un certain manque d’ambition, une relation "bon petit soldat" avec nos supérieurs hiérarchiques souvent mâles, une névrose du doute sur nos compétences. Que celles qui ne se reconnaissent pas dans ce portrait me jettent la première pierre.
Dans le même temps, une société fondée sur la compèt façon HEC ne crée ni bien-être, ni bonheur, ni solidarité, ni équité, ni rien de ce qui nous intéresse.
Faut fabriquer autre chose. Non ?
Post-scriptum :
1. Dans le pré jauni qui servait de parking aux supporters de la ferme-bio-que-je-chéris, l’autre jour (voir post précédent), il y avait trois 4-4 dont deux Land Rover. 2. Mon cousin Alain, solaire et bio avant tout le monde, Vert for ever, possède une 4-4 pour gravir les chemins qui mènent aux pâtures de ses ruminantes et de ses chevaux. 3. Conclusion : une 4-4, oui, mais avec du foin dedans.
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